Accompagnement des CPTS

Les enjeux du projet

Les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) se mettent en place depuis plusieurs années dans le but de faciliter l’accès et la coordination des soins sur les territoires. Ces organisations territoriales favorisent l’échange et le partage d’information entre professionnels de santé de la CPTS, mais également avec d’autres acteurs clés du territoire.

Dans ce contexte, le GCS Sara accompagne les CPTS dès leur constitution sur l’utilisation des outils régionaux, à savoir principalement MonSisra pour les échanges et la télémédecine, MesPatients pour la coordination des parcours de soins, Nuage pour le partage d’information et l’annuaire des professionnels pour l’orientation.

Les actions conduites en 2022

La dynamique des CPTS s’est accélérée sur 2022, du fait notamment d’une sortie de la crise COVID qui a fortement mobilisé les CPTS sur des sujets de gestion de crise et de vaccination. Avec près de 60 CPTS qui ont signé leur ACI, le nombre de CPTS continue de croître significativement, avec un enjeu pour l’animation territoriale de pouvoir les accompagner sur des formations et usages de MonSisra, ou encore la mise en place de parcours de soins avec MesPatients. Dans le but de favoriser les partages d’expérience entre CPTS, un Comité Opérationnel réunissant plus de 40 CPTS sur une fréquence biannuelle a été mis en place en juin 2022.

 

Côté outils, l’année 2022 a été marquée par le déploiement de l’annuaire des professionnels, permettant à chaque professionnel de santé de venir y décrire des activités spécifiques et des modalités de prise en charge afin de faciliter l’orientation des patients. Cet annuaire, construit sur un besoin exprimé des CPTS, dispose également d’un module de gestion accessible aux structures d’exercice regroupé ou de coordination, afin d’y gérer leurs membres et adhérents et de favoriser le travail à l’échelle de leur territoire.

Point d'étape et perspectives

En 2023, le travail d’accompagnement des CPTS par l’animation territoriale sera poursuivi, avec un focus sur l’utilisation de MesPatients comme outil de suivi des parcours de soins (déclaration des acteurs, suivi de la file active…) et sur le déploiement de l’annuaire des professionnels.
Sur ce dernier point, l’annuaire continuera d’être enrichi avec de nouvelles fonctionnalités, à la fois de nouvelles fiches d’activités pour des professions non encore décrites, mais également des fonctionnalités répondant à des usages spécifiques comme la téléexpertise ou la gestion de crise. Un premier travail de réflexion sur l’interopérabilité entre le ROR et cet annuaire sera également mené.

Témoignage

Interview croisée de Mme PERON et du Dr Philippe MARISSAL

Directrice opérationnelle de la CPTS Bugey Sud
Médecin généraliste et Président de la CPTS

93 professionnels adhérents – Territoire de 50 000 habitants (Ain)

 

 

 

Mme Peron, comment avez-vous intégré le numérique dans le quotidien de votre CPTS ?

Notre usage des outils numériques est assez récent.

Au démarrage de la CPTS nous avons utilisé certains outils comme le Réseau Social des Professionnels de Santé (RSPS), mais les professionnels ne s’en sont pas saisis.  Pendant toute la période Covid nous avons dû mettre de côté ces outils pour répondre à l’urgence de la situation et être plus dans l’opérationnel. Après, la nécessité de sécuriser les échanges s’est vite imposée et nous sommes rentrés en contact avec le GCS Sara. Les outils régionaux nous ont été présentés par l’animateur territorial de notre département.
Nous nous sommes d’abord tournés vers l’outil Nuage, pour répondre à un besoin de partage documentaire entre professionnels de la CPTS. Nous l’utilisons notamment pour la filière des troubles du neurodéveloppement pour laquelle nous avons besoin de partager informations et documents (comptes-rendus de réunion, fichiers administratifs, …).

Nous commençons aussi depuis peu à utiliser l’annuaire des professionnels de santé qui nous permettra d’avoir une connaissance fine des acteurs du territoire.

Chaque nouvel outil nécessite une appropriation et dans l’idéal nous souhaiterions qu’un seul et même outil puisse couvrir l’ensemble de nos besoins, ce qui n’est pas encore le cas. Mais nous avons une certitude : les outils numériques que nous utilisons sont des outils qui nous correspondent bien !

 

Dr Marissal, quels sont vos usages de la messagerie sécurisée MonSisra ?

Le plus souvent nous l’utilisons pour de la réception car la majorité de nos correspondants ont compris que l’outil pouvait permettre d’envoyer plus rapidement les courriers au médecin. Nous utilisons également MonSisra pour correspondre avec le DAC avec lequel on commence à bien travailler et pour lequel nous avons besoin d’échanger à propos de situations spécifiques. En retour le DAC nous transmet le Plan Personnalisé de Soins.
Pendant le COVID nous avons également reçu des informations de vaccination des pharmaciens, ce qui nous permettait de gagner du temps en indexant les courriers reçus.
J’explique aux médecins qu’il est très intéressant de pouvoir envoyer une ordonnance à la pharmacie, via l’imprimante virtuelle de MonSisra. C’est très agréable et rapide !

 

Dr Marissal, vous portez également un projet de télémédecine en EHPAD. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste ce projet ?

Nous avons en effet essayé de nous lancer dans un projet de télémédecine. Deux chariots de téléconsultation ont été installés à cet effet : un sur l’EHPAD de Champagne-en-Valromey et un sur l’EHPAD de Lhuis. Sur le premier établissement, les infirmières se sont bien investies : elles faisaient facilement un électrocardiogramme qu’elles envoyaient au médecin.
Mais les médecins des EHPAD concernés n’ont pas été très friands et n’étaient pas forcément tous équipés de webcams sur leur téléphone, ce qui a entravé le projet. Nous avons aussi été confronté à des problèmes techniques liés au fait que nous devions passer par l’infrastructure informatique du CHMS de Chambéry.
J’ai également fait un peu de téléexpertise, par exemple avec les rhumatologues de l’hôpital de Chambéry. Avant d’envoyer un patient faire une radio, je présentai le cas au spécialiste qui pouvait me conseiller dans l’attente d’un rendez-vous.
Le Covid a là encore changé la donne en faisant tomber certains usages ou au contraire en en développant d’autres.

 

Quel regard portez-vous sur l’accompagnement du GCS Sara ?

A chaque fois que nous avons sollicité le GCS Sara, quelle que soit la demande, nous avons toujours eu des réponses.  Pour nous, l’accompagnement de l’animateur territorial est important pour expliquer l’utilité et le fonctionnement des outils aux équipes.
Le plus gros défi est d’intéresser les professionnels au numérique afin qu’ils s’emparent des outils mis à leur disposition !